La ville de Strasbourg
Strasbourg, capitale de l’Europe et de l’Alsace, possède un patrimoine historique et architectural qui en fait la ville la plus riche d’Alsace. Son centre ville fait partie du patrimoine mondial de L’UNESCO. De plus, les musées de la ville sont particulièrement riches et intéressants. Strasbourg est bien évidemment incontournable non seulement pour ses monuments, mais aussi pour saisir les différents visages de l’Alsace et des Alsaciens. |
Informations pratiques à Strasbourg
Strasbourg
avec son agglomération : 430 000 habitants.
Plusieurs parkings en ville (http://www.parcus.com),
mais il vaut mieux suivre les Relais-Tram (Panneaux P+R) qui permettent
de se garer et d’obtenir un billet aller/retour par passager
pour 3,50€.
Office
du tourisme Strasbourg : 17, place de la Cathédrale, 67000 Strasbourg.
Site internet
Où loger à Strasbourg
Les caves à visiter à proximité de Strasbourg
Strasbourg, capitale européenne, est également la porte d’entrée nord de la route des vins d’Alsace, qui prend ses racines à Marlenheim, au nord de Strasbourg, pour s’étendre jusque Thann, à l’est de Mulhouse.
Voici une sélection de caves que je vous conseille de visiter :
A une vingtaine de minutes en voiture à l’ouest de Strasbourg, le domaine Pfister est une propriété familiale charmante, nichée au cœur d’une maison à colombages typique d’Alsace, et conduite par Mélanie Pfister. Cette jeune vigneronne est très active au sein du vignoble d’Alsace, et est la première femme à diriger le domaine depuis sa création au 18ème siècle. Voir les visites
Vous pouvez aussi découvrir d'autres domaines et leurs productions : Domaines viticoles, vignerons et viticulteurs
A visiter et à voir à Strasbourg
Débutez votre visite Place du Corbeau.
> La place du Corbeau et la cour du Corbeau : cette place présente peu d’intérêt si ce n’est d’être un très bon point de départ pour la visite de la ville. Le restaurant « Au Canon » est une ancienne brasserie dans laquelle a été fondée la fameuse marque de bière Kronenbourg, par Jérôme Hatt. Le pont du Corbeau était le lieu d’exécution des personnes coupables d’infanticide ou de parricide. Le condamné était enfermé dans une cage et plongé dans l’Ill. |
La cour du Corbeau, abritée par une lourde porte en bois
(entrée au n°1 du quai des Bateliers),
est accessible de la place. Une superbe maison à
colombages, peut être la plus belle de Strasbourg,
est une ancienne auberge en activité du
XVIème au XIXème siècle qui a vu défiler
les grands noms de l’époque (le Duc de Bavière,
le Maréchal de Turenne, le roi de Pologne, l’Empereur
d’Allemagne…) Laissée àl'abandon et inoccupée pendant des années, la maison a retrouvé sa fonction initiale,
puisqu'elle est redevenue un hôtel haut de gamme.
Ressortez
de la cour et prenez par la droite pour remonter le quai des Bateliers
:
>
Quai des bateliers :
tout le long du quai, de très belles maisons
du XVIème au XVIIIème siècle à colombages,
certaines à encorbellement et d’autres à oriel.
Palais des Rohan : de l’autre côté
de l’Ill, très belle vue sur le Palais des Rohan.
Eglise Saint Guillaume : le bâtiment d’origine date du début du XIVème siècle, mais de nombreuses modifications ont été apportées par la suite, tel que le clocher de 1667. Le clocher, asymétrique, est surmonté d’une ancre, rappelant que l’église était principalement fréquentée par les bateliers. Si vous avez la chance de pouvoir accéder à l’intérieur, vous pourrez y admirer de très beaux vitraux, un jubé et les superbes tombeaux des frères de Werd. |
>
Pont Saint Guillaume et la rue Saint Etienne : passez sur
le pont Saint Guillaume, d’où vous avez une très
belle vue sur l’église Saint-Paul,
construite vers 1890 par les Allemands pour la garnison. Deux belles
flèches de 76 mètres, symétriques, en grès
rose entourent le porche. Elle était considérée
comme la Cathédrale protestante de la ville.
Traversez
le pont et remontez la rue Saint Etienne jusqu’à la
place du même nom.
> Place Saint Etienne : très jolie place plantée d’arbres et entourée de plusieurs maisons à colombages telle que celle au n°12, qui repose sur des arcs qui donnaient accès aux commerces.
Le
n°5, une seconde belle maison à colombages sculptés
et au n°17, le Foyer de l’Etudiant Catholique (FEC) est un très beau bâtiment renaissance,
de la fin du XVIème siècle à oriels.
Empruntez
la rue des Frères puis une ruelle sur la gauche pour rejoindre
la place du Marché Gayot.
> Place du Marché Gayot : il s’agit de l’une des places les plus animées, entourée de nombreux bars et restaurants, très fréquentés des étudiants.
Ressortez
par la rue des Ecrivains et dirigez-vous vers l’Ill jusqu’à
la maison de Cagliostro, au coin de la rue de la
Râpe. Cette belle maison du XVIIIème siècle
a été habitée par le fameux Comte de
Cagliostro, mêlé à l’affaire
du collier de la Reine.
Remontez
la rue de la Râpe jusqu’au Palais des Rohan.
> Palais des Rohan : ce magnifique bâtiment du XVIIIème siècle a été construit par l’évêque Armand Gaston de Rohan-Soubise pour remplacer le précédent palais épiscopal. Il est bâti dans le style classique, devenu à la mode après la conquête française.
Vous
pénétrez dans la cour d’honneur en passant par
un portail monumental en arc de triomphe surmonté de statues
représentant la Clémence et la Religion. La cour d’honneur
donne à gauche et à droite sur les bâtiments
administratifs et utilitaires du palais. Le corps principal est
à deux étages, le rez-de-chaussée était
réservé à l’évêque, l’étage
à son personnel.
Le
palais abrite aujourd’hui trois musées :
- Le palais en lui-même qui permet de visiter
les appartements et les salles d’apparat.
- Le musée des Arts Décoratifs qui
présente une collection de céramiques, d’orfèvreries
et de mobiliers.
- Le musée des Beaux Arts qui présente
une série de peintures du XIVème au XVIIIème
siècle.
> Musée de l’Oeuvre Notre Dame : situé à côté du palais des Rohan, ce musée est abrité dans un très bel ensemble de maisons. Celle de gauche, à pignon en simples gradins, est la plus ancienne (XIVème), celle de droite, à pignon à volutes, date quant à elle du XVIème siècle. A l’arrière, deux autres maisons du XIVème et XVIIème siècle complètent l’ensemble. Le musée présente un ensemble d’œuvres du Moyen-Âge et de la Renaissance. On peut y admirer des vitraux (dont celui dit du Christ de Wissembourg, le plus ancien de France), de nombreuses sculptures provenant de la cathédrale, des tapisseries, des pièces d’orfèvreries, de nombreux tableaux et retables et un beau jardin contenant des plantes médicinales utilisées à l’époque.… Un musée incontournable.
>
Place de la Cathédrale : plusieurs belles maisons
entourent la Cathédrale. Noter au n°10, l’ancienne
Pharmacie du Cerf, de style renaissance, qui était la
plus ancienne pharmacie de France. Elle a malheureusement
fermé ses portes depuis quelques années, et abrite
aujourd'hui une billetterie pour les évènements culturels.
Belles arcades sculptées de branchages et de reptiles. Au
coin, une colonne de grès servait à mesurer l’embonpoint
des notables de la ville qui devaient passer entre celle-ci et la
maison !
Au
n° 16, l’une des maisons les plus célèbres
de Strasbourg, la maison Kammerzell,
construite en 1571 par un fromager, dans ce style renaissance très
particulier. Le rez-de-chaussée est en pierre et les étages
supérieurs en bois sculpté avec des fenêtres
en cul de bouteille. Les sculptures des poutres représentent
des scènes sacrées et profanes. Sur le pignon on voit
encore la poulie qui servait à faire monter les réserves
au grenier.
Par ailleurs, la Place de la Cathédrale est réputée
pour être particulièrement venteuse. Une légende
raconte que lors de la construction de la Cathédrale, par
une sombre nuit, le Diable chevauchant le vent fut intrigué
par ce bâtiment. Il s’arrêta pour visiter et demanda
à son cheval, le vent, de l’attendre… Le Diable,
ébloui par sa visite se laissa surprendre par la messe du
matin et se retrouva enfermé dans un pilier… Le vent
continue à tourner autour de la Cathédrale en l’attendant….
>
La Cathédrale : le
symbole et le bijou architectural de la ville. Sa construction,
à l’emplacement de la précédente, s’étale
de la fin du XIIème jusqu’au XVIème
siècle. Le bâtiment en grès
rose, avec sa flèche culminant à 142
m, a été jusqu’au XIXème siècle
le plus haut bâtiment religieux d’Europe. Le style du
bâtiment est principalement gothique, bien
que certains éléments restent d’inspiration
romane.
La façade, immense, donne néanmoins une impression
de finesse et d’élégance. En effet, les fines
colonnes de la façade projetées en avant camouflent
le mur massif de la façade et lui donnent ainsi une impression
de légèreté.
Les trois portails, du début du XIVème siècle,
sont richement ornés de sculptures.
Le portail Nord est décoré de statues représentant les vertus terrassant les vices, le tympan a pour sujet l’enfance du Christ et les voussures sont décorées d’anges et de personnages.
Le tympan du portail principal, entouré
de statues de prophètes, a pour thème la passion
du Christ. Des scènes de l’ancien et du nouveau
testament sont représentées sur les voussures.
Le portail Sud présente le thème
classique des Vierges Sages (elles tiennent une
lampe et les tables de la loi ouvertes à côté
du mari idéal) et des Vierges Folles (elles
tiennent les lampes retournées, serrent fermées les
tables de la loi et sont à côté du tentateur
qui tient la pomme de la tentation et a dans son dos des reptiles).
Le tympan, quant à lui, représente le Jugement
Dernier.
Deux autres portails sont sur les côtés de l’édifice
au niveau des transepts. Du côté Nord, le portail
Saint Laurent, gothique tardif, est orné d’une
statue du martyr du Saint, mort sur un grill.
Du côté Sud, le portail le plus ancien, de conception
romane est décoré de trois statues. Celle de gauche
représente l’Eglise, droite, couronnée et qui
tient la croix et le calice. Elle s’oppose à celle
de droite qui représente la Synagogue, qui a les yeux bandés
(elle refuse de voir la vraie foi), a sa lance brisée et
laisse tomber les tables de la loi. Au centre, une statue représente
le roi Salomon, surmontant deux petites statues
rappelant son fameux jugement. Les deux tympans romans, représentent
la dormition et le couronnement de la Vierge.
L’intérieur
de la Cathédrale, est typiquement gothique et possède un décor riche et varié.
La
nef s’élève sur trois étages et contient
une riche collection de vitraux. Dans le collatéral Nord,
ils représentent les différents Empereurs
du Saint Empire (XIIIème), au Sud on peut admirer
des scènes de la vie de la Vierge et du Christ (XIVème). La grande rosace est quant à elle purement
ornementale.
Plusieurs éléments sont particulièrement remarquables,
et deux d’entre eux sont situés dans le croisillon
Sud. Le Pilier des Anges, construit vers 1230,
est le pilier central de la salle et porte douze sculptures de toute
beauté : la première rangée représente
les quatre évangélistes, surmontés d’anges
jouant de la trompe. Le groupe supérieur comprend le Christ,
assis, entouré d’anges portant les instruments de la
Passion.
Dans la même salle, la fameuse horloge astronomique du XVIème siècle, richement décorée.
Des personnages animés se mettent en mouvement à différentes
heures. Un ange sonne la cloche tandis que le second retourne un
sablier et que différents personnages, représentant
les âges de la vie (de l’enfant au vieillard) défilent
devant la Mort. Au dernier étage ce sont les Apôtres
qui passent devant le Christ. L’horloge indique bien plus
que l’heure officielle puisqu’elle permet aussi de connaître
l’heure solaire (retard de trente minutes), le jour (représenté
par les Dieux de la mythologie, un Dieu par jour de la semaine),
le mois, l’année, le signe du zodiaque, la phase lunaire
et la position de plusieurs planètes. A 12h30 l’ensemble
des automates se met en fonction mais l’entrée devient
alors payante (prix raisonnable).
Dans
cette même salle, remarquez la statue d’un homme, accoudé
à une balustrade. La légende raconte qu’il s’agit
d’un architecte concurrent de celui ayant construit le pilier
des anges, prouesse architecturale de l’époque, qui
prétendait que jamais un seul pilier ne pourrait soutenir
une si grande voûte, et qu’il attendrait pour voir le
tout s’effondrer….
La
crypte, uniquement en visite guidée, vous permettra de découvrir
la partie la plus ancienne de la Cathédrale, datée
du XIème siècle et d’un très beau style
roman.
Le chœur, surélevé car situé au dessus de la crypte, est décoré de fresques XIXème, et comprend en son centre un vitrail, moderne, qui représente la Vierge (à qui est dédiée la Cathédrale). Ce vitrail est un don du conseil de l’Europe, on y retrouve les douze étoiles du drapeau….
Dans
le croisillon Nord, un très bel ensemble sculpté du
début du XVIème siècle représente le Mont des Oliviers.
La
chaire,
extraordinaire dentelle de pierre est un exemple de Gothique
Flamboyant poussé à l’extrême.
Une cinquantaine de statues abordent de nombreux thèmes tels
que les évangélistes, la crucifixion, Sainte Barbe….
Remarquer sur les escaliers, la petite sculpture d’un chien,
qui rappellerait l’habitude d’un prêcheur de venir
accompagné de son chien.
En
sortant de la Cathédrale par l’entrée principale,
empruntez la rue du Maroquin, sur votre gauche.
> Rue du Maroquin : cette rue très étroite qui comprend plusieurs belles maisons à colombages et oriels des XVI et XVIIème siècles vous mènera Place du Marché aux Cochons de Lait.
>
Place du Marché aux Cochons de Lait : cette petite place est bordée de belles maisons à
colombages des XVIème au XVIIIème siècles.
Passez par la droite pour rejoindre La Place des Grandes Boucheries.
Sur votre droite, belle maison de 1565 dite Zum Strissel (à
l’autruche qui est son enseigne).
>
Place des Grandes Boucheries : comme son nom l’indique,
ici se situaient les anciennes boucheries de la ville, aujourd’hui
transformées en musée historique. Le bâtiment
date de la fin du XVIème siècle, et est situé
au bord de l’Ill. Les bouchers occupaient le rez-de-chaussée,
les étages étaient quant à eux réservés
au stockage de marchandises.
> L’Ancienne Douane : située en face du musée historique, ce très long bâtiment bordant l’Ill a été entièrement reconstruit après la Seconde Guerre Mondiale, le bâtiment ayant été rasé par les bombardements. Le bâtiment d’origine datait des XIV et XVème siècles et avait pour fonction celle de dépôt de douane, lieu de vente, entrepôt… De nombreuses marchandises transitant par les voies fluviales étaient échangées ici.
Longez l’Ancienne Douane pour rejoindre le quai Saint Thomas.
> Quai Saint Thomas : remontez le quai Saint Thomas. Plusieurs belles maisons jalonnent
le parcours. Au bout du quai, dirigez-vous vers l’Eglise Saint
Thomas, à droite.
> Eglise Saint Thomas : construite en grès rose entre le XIIIème et le XIVème siècle sur une précédente église romane, ce bel édifice gothique est considéré comme la Cathédrale des Protestants. La partie la plus ancienne est le massif occidental, très massif, encore proche du roman.
La
nef est de la fin du XIIIème et les collatéraux du
XIVème siècle. La nef se présente sous la forme
d’une nef-halle, à quatre travées,
qui a la particularité d’être plus large que
longue.
La
croisée des transepts est surmontée d'une coupole
qui culmine à 29 mètres. Dans le chœur, magnifique mausolée dédié au Maréchal de
Saxe, fils naturel de l’Electeur de Saxe et roi de
Pologne, Auguste II, entré au service de Louis XIV et devenu
Maréchal. Il remporte de nombreuses victoires au nom de la
France. A sa mort, son inhumation à la basilique royale de
Saint Denis est impossible. En effet, il est non seulement étranger
et bâtard mais aussi Protestant, religion interdite en France…
sauf en Alsace. Il est donc enterré ici. Le monument, grandiose,
met en scène le Maréchal, entouré des symboles
des pays vaincus (le lion de Hollande, l’aigle Impérial
et le Léopard Anglais), la France, éplorée
tente de repousser la Mort qui ouvre le tombeau.
D’autres
très beaux tombeaux et pierres tombales sont disséminés
dans l’église tel que le tombeau de l’Evêque
Adeloch.
En
ressortant de l’église revenez sur vos pas et continuez
le long des quais jusqu’à la Petite France.
> La Petite France : il s’agit de l’un des plus jolis quartiers de Strasbourg. L’origine du nom vient du fait que ce quartier, propriété de l’Hôpital, était utilisé pour héberger les malades atteints du « mal français »… la syphilis. Aujourd’hui il est le plus visité de la ville. Du pont Saint Martin à la place Zix, plusieurs belles maisons à colombages, dont certaines avec un ponton donnant sur l’eau.
La
place Zix est la place la plus animée du quartier, plantée
d’arbres avec des terrasses. Au coin, la maison la plus célèbre,
dite des Tanneurs, très belle avec sa galerie et son encorbellement.
Continuez par la rue du Bain aux Plantes, bordée de magnifiques
maisons. Passez par le pont tournant, permettant le passage des
bateaux, par la rue des Moulins.
Rejoignez
les ponts couverts par la rue Finkwiller.
> Ponts couverts : il s’agit d’un ancien complexe de fortification du XIIIème siècle, formé de trois tours massives. A l’époque, les ponts en bois étaient recouverts d’une structure en bois et équipés de herses. Cet ouvrage permettait de contrôler l’accès à la ville par l’Ill, ce point étant situé à l’endroit où la rivière se divise en canaux. Ces tours en briques faisaient partie des 90 qui assuraient la défense de la ville. Un peu plus loin, une quatrième tour (dite du Bourreau), non située sur les ponts, présente la même architecture. Ces différentes tours ont, par la suite, servi de prison ou de zone de quarantaine pour les malades…
En face des ponts couverts, le barrage Vauban.
> Le barrage Vauban : accédez à la terrasse panoramique pour bénéficier d’une vue superbe sur la ville. Ce barrage de la fin du XVIIème siècle, est construit comme son nom l’indique sur les plans de Vauban, pour renforcer le système défensif de la ville. Les ouvertures du barrage pouvaient être hermétiquement fermées pour provoquer l’inondation de l’arrière pays et bloquer ainsi l’avancée de troupes ennemies. Par ailleurs, des herses pouvaient bloquer le passage de bateaux.
Redescendez de la terrasse et traversez les ponts couverts en direction
de la Tour du Bourreau pour rejoindre le Quai de Turckheim. Empruntez
sur votre droite la Grand Rue et arrêtez-vous à l’église
Saint Pierre le Vieux.
> Eglise Saint Pierre le Vieux : il s’agit d’un bon exemple des effets de la Réforme. L’église, au moment de la Réforme, a en effet été donnée aux Protestants. Mais Louis XIV, après l’annexion de l’Alsace fit diviser l’église, le chœur étant attribué aux catholiques et la nef aux protestants. La partie catholique est du XIXème siècle, néogothique. En effet, le nombre de paroissiens catholiques augmentant, le chœur qui lui avait été attribué a été détruit pour permettre la construction du bâtiment actuel. |
La
partie protestante est, quant à elle, bien plus ancienne,
et serait issue de la première église chrétienne
de la ville, bien que la construction actuelle date du XIVème
siècle.
A l’intérieur de l’église protestante,
rarement ouverte, beau jubé de 1500, à
sept travées. Belles peintures murales et panneaux peints.
Du côté catholique, beaux panneaux peints du XVème
siècle. Les deux églises sont fermées pour
travaux actuellement. Remontez à présent la Grand’Rue.
> Grand’Rue : il s’agit de l’une des rues les plus commerçantes de la ville. Plusieurs belles maisons jalonnent le parcours. Aux n°4 et 6, maisons à encorbellement avec colombages, aux n°89, 101 et 120, maisons du XVIème siècle, à oriel.
Au bout de la Grand’Rue, prenez à gauche jusqu’à
la place Kléber.
> Place Kléber : la grande place de la ville, dédiée au Général Kléber. Il participe aux guerres Révolutionnaires et à la Campagne d’Egypte de Napoléon, pendant laquelle il est assassiné. La place est bordée de maisons de toutes les époques pour la moitié de la place. Tout un côté est, quant à lui, occupé par l’Aubette, construit en 1770 pour abriter une partie du commandement militaire de la ville et des troupes. Les officiers venaient y chercher leurs consignes à l’aube, d’où son nom d’Aubette. Le bâtiment est partiellement détruit en 1870 par les bombardements allemands, il est reconstruit et son décor modifié. |
Dirigez-vous vers la place de l’Homme de Fer, l’un des
arrêts du tram les plus importants.
> Place de l’Homme de Fer : son nom lui vient d’une boutique d’un armurier. On voit encore au niveau du premier étage l’armure qui donne à la place son nom. Belle structure en verre et acier pour le tram de la ville.
Passez par la droite pour remonter
la rue de la Haute Montée.
> Rue de la Haute Montée et rue de la Mésange : ces deux rues, comprenant de nombreuses boutiques de luxe, sont bordées de beaux immeubles des XIX et XXème siècles. Au début de la rue, l’arrière de l’Aubette, richement sculpté. |
Prendre
sur votre gauche, la rue de l’Eglise pour rejoindre l’église
Saint Pierre le Jeune.
> Saint Pierre le Jeune : notre église coup de cœur, très intéressante, belle et peu visitée des touristes. A voir absolument (ouverte uniquement d'avril à octobre). Une partie de l’édifice est romane, mais l’essentiel, gothique date du début du XIVème siècle. L’église passe au culte Protestant lors de la réforme en 1524. A l’extérieur, l’un des porches met en scène une statuaire représentant l’allégorie des Vierges Sages et des Vierges Folles, du même type que celle de la Cathédrale. |
L’intérieur comprend une nef à cinq
travées, deux collatéraux au nord, mais qu’un
seul au sud. Trois chapelles ont été adjointes ultérieurement.
Plusieurs très belles fresques ornent les
murs représentant entre autres la marche des nations.
L’église
a aussi la particularité de posséder un très
beau jubé du tout début du XVIème
siècle, surmonté d’un orgue Silbermann de 1780.
Le
chœur contient des boiseries du XVIIIème, de style rocaille.
L’église comprend, par ailleurs un joli cloître,
dont une partie est romane, vestige de la première église
du site. Le reste du cloître est quant à lui gothique.
Ressortez de l’église et empruntez la rue de la Nuée
Bleue, en tournant à droite vers la place de Broglie.
> Place de Broglie : le visage actuel de la place lui vient du maréchal de Broglie, commandant de la province. Pendant le mois de décembre, une partie du Marché de Noël se fait ici. Plusieurs belles maisons et bâtiments officiels (opéra, hôtel du préfet…) bordent la place.
Quittez la place par la rue du Dôme pour retourner vers la
Cathédrale.
> Rue du Dôme : cette rue est bordée de beaux hôtels particuliers des XVIII et XIXème siècles.
Prendre
à droite dans la rue des Hallebardes.
> Rue des Hallebardes : l’une des rues les plus animées de la ville, son nom lui vient des hallebardes qui sont accrochées au niveau du premier étage. De nombreuses très belles maisons jalonnent la rue, dont plusieurs à très beaux oriels.
Arrivés
au bout de la rue, prenez à gauche et remontez la rue du
Vieux Marché aux Poissons.
> Rue du Vieux Marché aux Poissons : quelques belles maisons jalonnent la rue. La plus remarquable est celle faisant le coin avec la rue Mercière (qui mène à la Cathédrale), richement sculptée. A côté, autre très belle maison à oriel.
Retraversez le pont du Corbeau et tournez à droite pour rejoindre
le Musée Alsacien.
> Le Musée Alsacien : situé dans trois très belles maisons des XVII et XVIIIème siècles, ce musée est consacré au mode de vie des Alsaciens principalement l’habitat rural. Très belle présentation de la collection.
Un peu plus loin sur le quai, très belle maison à
oriel et colombages sculptés.
Histoire de Strasbourg
Bien que le site ait été occupé de façon
permanente par les Celtes, la fondation d’Argentoratum est attribuée aux Romains qui construisent, en 12 avant Jésus
Christ, un camp fortifié. Celui-ci fait partie de la ligne
de défense établie pour défendre l’Empire
des attaques des Germains. Autour de ce camp s’établit
alors une agglomération qui subit plusieurs destructions
au cours du temps, dont la plus terrible, par Attila en 451.
La ville est restaurée en 496 sous le nom de Strateburgum par les Francs qui favorisent le développement de la ville,
après la conversion de Clovis au Christianisme. En effet,
Argentoratum est l’une des rares villes de la région
à avoir un Evêque, véritable gouverneur de l’époque.
Les VIIIe et IXe siècles sont prospères, la ville voit sa population doubler, une nouvelle cathédrale est construite et le commerce se développe, toujours sous la tutelle de l’évêque qui a les pleins pouvoirs. En 842, la ville accueille Charles le Chauve et Louis le Germanique qui s’allient contre leur frère Lothaire pour le partage de l’Empire légué par Charlemagne et prononcent le Serment de Strasbourg, rédigé en langue romane (ancêtre du français) et en langue tudesque (ancêtre de l’allemand). Ce document est le plus ancien document en langues romane et tudesque. A l’issue de ce conflit en 843, le traité de Verdun attribue Strasbourg à Lothaire mais à sa mort, la ville revient à la Germanie.
En 962, Otton le Grand fonde le Saint Empire Romain Germanique et s’appuie sur l’Eglise en lui octroyant des pouvoirs temporels forts. Strasbourg obtient alors le droit de justice et celui de battre monnaie.
La
ville continue à prospérer et à s’étendre.
Une nouvelle enceinte est construite au XIIe siècle et sera
agrandie un siècle plus tard. Les bourgeois, écartés
du pouvoir, souhaitent s’impliquer dans la vie politique et
obtiennent en 1214 le droit de créer un conseil avant de
prendre le pouvoir en 1262. S’ensuit une période trouble
pendant laquelle les luttes de pouvoir sont source de nombreux
conflits. Le point culminant de ces conflits est la lutte de deux
familles rivales, les Zorn et les Mullenheim,
véritable guerre civile provoquant une révolte des
Strasbourgeois. Le pouvoir revient alors à la classe marchande.
Suite à cette longue période de troubles, une nouvelle
organisation politique se crée au XVe siècle : le
Conseil de la Ville s’appuie sur les conseils des
XIII, des XV et des XXI, un Ammeister (maire) est nommé
par le Conseil tandis que quatre Stettmeister nommés par
les nobles complètent l’administration. La ville compte
alors plus de 16 000 habitants, frappe monnaie et obtient le statut
de Ville libre d’Empire, ce qui en fait une
véritable principauté.
La ville connaît aussi une grande effervescence intellectuelle. Gutenberg y invente l’imprimerie et la ville devient un important centre de l’imprimerie et la diffuse à travers l’Europe. Strasbourg est un centre important de l’humanisme qui voit passer les grands noms de cette époque tels que Sébastien Brant, Jean Geiler de Kaysersberg et Jacques Wimpheling. La ville adopte en 1524 la Réforme et attribue les églises aux Protestants. Strasbourg accueille les dissidents religieux et propage leurs idées grâce à l’imprimerie. La ville est alors à son apogée…
Mais le déclin arrive avec les guerres. L’Empereur Charles Quint, catholique, mène la guerre contre les princes protestants et leurs alliés (Strasbourg). La ligue protestante est vaincue, Strasbourg restitue la Cathédrale et deux églises aux Catholiques. La ville connaît aussi des difficultés financières.
La Guerre de Trente Ans éclate en 1618,
guerre de religion européenne opposant les Protestants et
les Catholiques. L’Alsace fut ravagée, mais Strasbourg
resta neutre dans ce conflit. A l’issue de la guerre en 1648,
par le Traité de Westphalie, l’Alsace
revient à la France, mais Strasbourg reste Ville libre Impériale.
La ville est isolée, affaiblie, n’a rien à attendre
de l’Empire vaincu, et lorsqu’elle est assiégée
par les troupes de Louis XIV, en septembre 1681, Strasbourg
capitule et devient française. Elle conserve néanmoins
la plupart de ses avantages.
Strasbourg devient hautement stratégique pour la France, véritable bastion sur le Rhin et accueille alors une importante garnison.
Cette annexion marque pour Strasbourg le début d’une nouvelle prospérité. La ville devient la capitale régionale, son université attire de grands noms tel que Goethe, la bourgeoisie s’enrichit et se construit de belles demeures.
La Révolution de 1789 est bien accueillie par la population et les nouvelles institutions sont rapidement adoptées. La ville connaît néanmoins le contrecoup de cette époque troublée, notamment pendant la Terreur qui sévit durant deux années. En 1792, le capitaine Rouget de L’Isle compose un chant pour l’armée du Rhin, qui deviendra la Marseillaise. Strasbourg sort fortement affaiblie de cette période de troubles. L’époque napoléonienne est, quant à elle, un retour à la prospérité et au faste qui dure jusqu’à la guerre de 1870. L’Allemagne annexe alors l’Alsace et une partie de la Lorraine. Lors du siège, la ville subit de graves destructions.
L’Allemagne veut dorénavant faire de Strasbourg un symbole de sa puissance. La ville est élevée au rang de capitale du Reichsland d’Alsace et de Lorraine. De nombreuses constructions sont édifiées dans le quartier allemand : la bibliothèque et le Palais Universitaire, la gare, la poste, le Parlement… La ville se transforme en grande ville industrielle, sa population double et sa vie intellectuelle renaît. Après la guerre de 14-18, pendant laquelle Strasbourg est relativement épargnée, l’Alsace revient à la France qui cherche à «franciser» la région à marche forcée, en oubliant la mixité de la culture alsacienne et les nombreux progrès sociaux acquis pendant la période 1870-1914.
Mais la Seconde Guerre Mondiale arrive, l’Alsace est à nouveau annexée par l’Allemagne et une politique de «germanisation» est lancée, très dure : interdiction du français, changement du nom des rues et des noms de famille à consonance française. Le 23 novembre 1944, Strasbourg est libérée par les troupes de Leclerc et l’Alsace revient à nouveau à la France. Strasbourg retrouve sa prospérité et l’Alsace est aujourd’hui l’une des régions les plus dynamiques de France. La ville est choisie pour être le siège du Conseil de l’Europe et du Parlement Européen